Leadership et management collaboratif : les (nouveaux) 4C.

Leadership et management collaboratif : les (nouveaux) 4C.

Leadership et management collaboratif : les (nouveaux) 4C. 829 622 Lumience

L’entreprise ne cesse d’évoluer en même temps que la société évolue. Le modèle d’entreprise systémique que l’on connaît majoritairement aujourd’hui et qui a donné naissance à l’entreprise agile et à l’entreprise libérée, marque cette évolution. Ce modèle ne répond pas aux mêmes besoins que le modèle rationnel et scientifique connu avec Fayol et Taylor ou le modèle relationnel marquant déjà à l’époque une grande évolution dans la pensée managériale avec Maslow, Mc Clelland, Atkinson ou Herzberg. L’entreprise est vue aujourd’hui comme un système dans un environnement concurrentiel. 

Malgré l’ouverture à la considération psychologique du travail et à la dimension humaine derrière l’entreprise, le manager a vu son rôle et ses tâches devenir de plus en plus complexes. En effet, dans ce modèle systémique le manager doit s’occuper de ses équipes mais également s’intéresser à l’extérieur. Il va travailler à clarifier l’objectif qui se cache derrière le problème et mettre son énergie dans l’atteinte des objectifs plutôt que de résoudre le problème en se tournant vers sa cause.

Le manager doit constamment s’adapter. Il doit diversifier ses approches et méthodes, passer du boss au coach, à l’animateur, du capitaine au leader, puis y revenir, changer sa vision des choses et faciliter les transitions dans le respect des objectifs de performance fixés. On lui demande de décider, recadrer, évaluer, sanctionner, structurer l’action et orienter. Mais aussi d’organiser, animer, motiver le collaborateur, et piloter les résultats en adoptant une certaine communication et un certain niveau d’information. Mais encore de développer les compétences, l’autonomie, et la confiance de ses collaborateurs en les accompagnant et en les encourageant sur le chemin. Pour y parvenir, nombre d’entreprises font appel à un coach pour développer le leadership de ses membres managers, dirigeants, collaborateurs… 

Le manager est un des acteurs majeurs dans l’entreprise du fait de son profil aux compétences multiples. Cependant il existe bien des façons de manager. On note notamment 4 grands modes de management : le directif, le persuasif, le participatif et le délégatif. Quels sont les bénéfices et les risques de chaque modèle ? Lequel doit être mis en place? certainement les 4 à la fois en fonction de la situation :

  • dans un management dit structuré, directif, le manager définit les missions et objectifs en distribuant les consignes; ce qui est efficace en cas d’urgence ou d’intégration d’un nouveau collaborateur, mais cela crée un risque de dépendance des collaborateurs.
  • dans un management persuasif, le manager explique la marche à suivre, les encourage et les persuade d’aller dans le sens donné du fait de nombreux avantages; ce qui est efficace quand le manager est un vrai leader mais il y a un risque d’épuisement causé par un investissement trop important en temps et en énergie s’il ne laisse pas assez d’autonomie aux collaborateurs.
  • dans un management participatif, collaboration, co-création, soutien et reconnaissance sont de mises; ce qui est efficace face à un manager assertif, empathique et à l’écoute de collaborateurs expérimentés mais il y a un risque de dépasser les compétences des collaborateurs associés trop facilement à une décision.
  • dans un management délégatif, le manager s’appuie sur les talents individuels qu’il sait valoriser dans un climat de confiance dans lequel les collaborateurs sont responsables et autonomes. Ce mode est efficace si le manager reste en retrait et que les collaborateurs sont expérimentés mais il y a un risque pour les collaborateurs de se sentir dépassés, délaissés débordés.

Et oui encore une fois, l’adaptabilité de l’individu fera la différence sur sa performance. Le management évolue en même temps que la société se transforme. Il demande aux entreprises de dépasser les 4 axes suivis jusqu’alors : le contrôle, la conformité, le calcul et le cloisonnement. Les entreprises opèrent un changement profond des bonnes pratiques et adoptent désormais un management collaboratif, plus connu sous le nom des nouveaux 4C, permettant un management qui intègre les valeurs de l’entreprise et de ses collaborateurs, ce qui augmente la motivation de chaque protagoniste. Contrairement à la théorie « X » de McGregor, le management collaboratif repose sur la théorie inverse « Y » qui part du principe que les collaborateurs, les équipes, ont des capacités, le goût du travail, le sens des responsabilités et l’envie d’être associés aux projets d’une entreprise dont les valeurs et la raison d’être résonnent en eux, donc qu’il est possible de leur faire confiance. 

Cette appellation “ 4C” reprend les 4 piliers du management collaboratif, que sont:

  1. CONFIANCE : ce pilier repose sur la raison d’être et le sens qui est donné au sein de l’entreprise et de l’équipe ainsi engagée dans sa contribution, sur la capacité à valoriser et reconnaître un collaborateur en fonction des faits et de sa valeur ajoutée et non de son statut, sur la communication authentique et efficace, la proximité, l’écoute, la bienveillance et l’empathie qu’on y observe au quotidien chassant la méfiance, la peur et le doute.
  1. CHOIX : ce pilier permet un engagement individuel maximal dans son rôle conditionné par les notions d’agilité et de liberté lié à l’organisation du travail. Il repose sur le bien-être responsable du collaborateur et la flexibilité, l’adaptabilité de l’entreprise dans le contexte actuel.
  1. COOPÉRATION : on parle davantage de collaboration que de subordination dans un tel modèle. Il s’agit de mettre les performances individuelles au service de la performance collective : c’est un processus vertueux de co-création qui permet l’innovation. Cela demande que soit observé un soutien technique et psychologique. Reviendront souvent ici les notions de complémentarité ou de transversalité qui permettent d’augmenter le potentiel collectif, d’améliorer la gestion du temps de l’équipe, de booster la motivation à travers des challenges, et de résoudre les conflits avec un esprit d’ouverture. 
  1. CONVIVIALITÉ : ce pilier induit le plaisir à travailler, l’alignement de l’individu entre sa profession, sa mission, sa vocation et sa passion permet au collaborateur de savoir pourquoi il se lève chaque matin et lui donne envie de donner son maximum. C’est un facteur de performance et de motivation trop souvent sous-estimé. Célébrer la réussite d’un projet ou l’intégration d’un membre ou tout autre occasion peut permettre de renforcer ce pilier. On parle de qualité de vie au travail, d’ambiance ou d’atmosphère optimisée de travail, d’épanouissement professionnel. L’équilibre entre vie personnelle et professionnelle est garant de ce plaisir à travailler et permet de protéger la santé mentale des collaborateurs et d’éviter le burn out. 

Comme vous pouvez le constater, le modèle des 4C ne demande que peu d’investissement financier et relève plutôt du bon sens. Alors pourquoi n’est il pas appliqué dans toutes les entreprises à l’heure actuelle? Et bien la réponse est dans la difficulté que l’on a en tant qu’être humain à opérer le changement : prendre du recul, remettre en question ses pratiques, son fonctionnement, ses habitudes n’est pas chose aisée. Changer pour mieux être et mieux faire demande d’avoir conscience des points forts mais aussi des points faibles et cela demande de sortir de sa zone de confort (zone connue) ce qui peut être difficile à faire si l’on est pas accompagné. Voilà pourquoi tant d’entreprises aujourd’hui font appel à des coachs internes ou externes.

Où en êtes-vous aujourd’hui au regard des piliers du management collaboratif dans votre entreprise ? 

Je vous propose un exercice pour vous situer et élaborer un premier plan d’action. N’hésitez pas à me faire parvenir vos réponses par mail. Nous pourrons échanger à ce sujet lors d’un premier entretien offert.  

En bonus, voici 2 vidéos inspirantes sur l’entreprise agile et l’entreprise libérée: